Option projet Low-Tech
- Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Jean-Marc Benguigui, enseignant à l’école centrale depuis une dizaine d’années. Je fais un peu de management de projets à travers le P2E mais j’enseigne surtout des disciplines autour du développement durable comme l’écoconception, le calcul de bilan carbone etc… Et notamment l’option professionnelle ingénierie de la transition écologique dont je suis le responsable.
Mais avant Centrale, j’ai travaillé 15 ans dans l’industrie à concevoir les premiers téléphones portables à la fin des années 90.
- Comment a été créée l’option ?
Le directeur a été contacté par le Lowtech Lab de Concarneau qui est chapoté par la fondation Explore. L’association avec Roland Jourdin, qui est navigateur, voulait réaliser des projets avec les étudiants sur la thématique des LowTech. Nous avons donc décidé de monter un projet ensemble rassemblant les objectifs de chacun.
- Comment seront découpés les cours ? Leurs contenus ?
Comme dans chaque option projet, les cours sont séparés en 2 blocs principaux. L’un est le temps projet durant lequel vous disposez de 400 heures pour travailler sur le projet. L’autre partie de 200 heures est réservée aux cours théoriques avec comme ligne directrice ce que sont les Low-Tech et comment les utiliser. J’enseignerai aussi une partie dans laquelle je mettrai à profit mon expérience dans les autres cours que j’enseigne avec notamment le calcul du bilan carbone, l’analyse de cycle de vie etc… Il y aura tout une partie conception de technologies Low-Tech mais aussi une partie conception dans laquelle nous pourrons réaliser les prototypes soit à l’école soit dans des Fab-Lab de Nantes.
- Pourquoi avoir choisi un voilier ?
Vous savez, les armateurs lorsqu’ils utilisent un navire, ils ne s’intéressent pas vraiment à la fin de vie de celui-ci. Donc plutôt que de les laisser à l’abandon sur des plages ou dans des ports, on a eu l’idée, avec l’entreprise Bateau qui travaille dans le réemploi et l’économie circulaire, de leur donner une nouvelle vie en tant qu’habitat Low-Tech. L’entreprise Bateau a déjà travaillé sur des Tiny House Low-tech et en plus cela permettra de transformer d’anciens bateaux de course, comme celui de Roland Jourdin, en habitat Low-Tech.
- Quelle est l’âme des Low Tech ?
Pour moi, le mot le plus important rattaché aux Low-Tech c’est l’exploration : être curieux de ce qui a déjà été fait et tester de nouvelles solutions. Sinon, le fonctionnement des Low-Tech se déroule en 4 étapes. Tout d’abord, on établit un état des lieux des technologies mais aussi de l’empreinte environnementale. Ensuite on définit un besoin, le besoin essentiel. La troisième étape, c’est la mise en application avec le développement, la création, le prototypage mais surtout l’apprentissage par l’erreur. Et à la fin, en dernière étape, on effectue le bilan technologique et environnemental. Et pour être en accord avec l’exploration, nous publierons et partagerons nos résultats en open source pour que chacun puisse voir ce qui a été fait.
- Vous avez des contacts avec des entreprises (ou espérez en créer) pour ce projet ?
Comme je l’ai dit plus haut, nous sommes en contact avec APALA et le Low-Tech Lab de Concarneau. Mais j’ai aussi plein d’idées comme le Fab-Lab de Nantes ou d’autres structures. Mais j’ai encore de nombreuses recherches à faire et de contacts à créer.
- Comment voulez-vous que l’option évolue ?
Je voudrais développer les Low-Tech à l’école ou en tout cas proposer ce cursus-là à tous les étudiants qui le souhaitent. Et à terme, pourquoi pas, transformer l’option projet Low-Tech en option disciplinaire. Ou vu que l’on est maintenant rattachés à l’université de Nantes une formation Low-Tech dans toutes les écoles de Nantes. Et enfin, on peut aussi essayer de développer la formation continue Low-Tech que propose l’école Centrale à des entreprises par exemple. Enfin, en tout cas j’ai plein d’idées et plein de piste sur lesquelles j’aimerai travailler. C’est ce à quoi j’ai envie de consacrer mes prochaines années de carrière.
- Si vous étiez étudiant aujourd’hui, rejoindriez-vous cette option ? Si oui, pourquoi ?
Bien sûr que je viendrais ! A vrai dire depuis que je suis petit, j’ai envie d’être un inventeur. Sauf que dans mes premières années de travail, je ne retrouvais pas cette liberté de création, le cahier des charges était trop strict. Et depuis la naissance de mon enfant, j’ai construit ma conscience écologique. C’est comme ça que j’en suis venu aux Low-Tech : créer et inventer des objets comme quand j’étais petit mais avec, en plus, une empreinte carbone très faible. C’est ma contribution à la transition écologique et à la résilience.