Les coulisses de la CoMu
La CoMu vous avait manqué pendant les vacances ? Vous en voulez une nouvelle couche ? En apprendre un peu plus sur ce qui se passe dans les coulisses ? Alors vous êtes au bon endroit !
J-1
La troupe débarque au théâtre de Rezé avec tout le matériel qui devra être utilisé les jours de représentation ce qui inclut costumes, décors, matériel son, instruments, pupitres, etc… Pour vous donner un ordre d’idée, cela représente une camionnette et un camion auxquels il faut encore ajouter tout le matériel transportable (instruments par exemple) et le matériel de CNT, qui couvre aussi l’événement.
Une fois le matériel déposé, chaque pôle prend place dans ses locaux. Commençons par l’extérieur de la salle. Car oui, un jour de préparation chaque mètre carré pouvant être utilisé pour répéter, s’entraîner et perfectionner sa représentation l’est, comme le montre si bien les danseuses obligées de s’entraîner à l’étage du théâtre.
Maintenant pénétrons dans la salle. Cette magnifique salle filmée par CNT, grâce à trois caméras disséminées dans la salle de spectacle comme vous l’aurez remarqué (une au fond et deux de chaque côté de la scène). Mais avez-vous pu repérer la quatrième ?
Si vous avez répondu non c’est tout à fait normal : la dernière se trouvait sur le balcon supérieur, au même endroit que la prise son. Malheureusement pour CNT la connexion entre cette caméra, Gégé de son petit nom, et la régie a été coupée le lendemain de l’installation. Messieurs, mesdames, calmez-vous, je vous entends déjà hurler « CNT DE MERDE ! » derrière vos claviers mais sachez que même s’il n’y avait pas de retour en régie, la caméra a fonctionné en autonomie sur carte SD. Donc aucun rush n’est perdu ! Souhaitons juste bon courage à CNT pour le dérushage.
Mais que serait le journalisme sans un petit peu de ressenti de la part des concernés ? Sachez, cher public, que pour une fois CNT était détendu malgré l’éternel problème d’un manque de prises (en même temps avec une demi-journée d’installation on a le temps).
Mais la régie vidéo n’est pas la seule à être utilisée, une régie pour le son et la lumière se trouve en bout de salle avec Anatole aux commandes du son. Et non le « Anatole de merde » ne marche pas car les problèmes durant le spectacle étaient d’origine technique et non humaine.
Mais revenons au travail d’Anatole qui a consisté à faire les balances son durant l’après-midi en fonction de chaque personne mais aussi de la nature du texte : joué ou chanté. Certes les acteurs avaient des micros mais la chorale et les musiciens ont aussi besoin d’être entendus, donc eux aussi ont été réglés et gérés par Anatole. Durant le spectacle, il devait aussi gérer l’envoi des sons d’ambiance et l’allumage ou l’extinction des micros des acteurs. Comment pouvait-il gérer tout ça en même temps ? Grâce à un matériel de fou, regardez-moi un peu cette console avec en plus des positions pour mémoriser les différents réglages en fonction de ce qui doit être envoyé dans les enceintes.
Et à côté d’Anatole on retrouve la console de la gestion de la lumière depuis laquelle était gérée
l’entièreté de l’éclairage. Cependant cette partie plus obscure a été réglée par un employé du
théâtre donc je vous propose de sauter directement sur scène.
Les réalisatrices ont passé la première après-midi à créer des tableaux de lumière adaptés aux ambiances des chansons et des différents décors (choix des spots allumés, couleurs, intensité, mouvement), assistées par Dominique à la régie lumière pendant les spectacles.
Nous voilà maintenant sur les planches même du théâtre. C’est ici que va se jouer le drame
de la vie d’Irène, Judith, Diane, Léon, Gabin, Armand, Etienne et Marcel. Faisons une petite
exploration des lieux, une scène centrale haute de plafond mais aussi au sol creux. En fond
de scène on retrouve l’estrade pour l’orchestre.
Sur les côtés, un espace dissimulé au public grâce à de longues chutes de rideaux noirs dans lequel
s’entassent les décors mais aussi moult personnes : les acteur.rice.s et danseur.se.s attendant de rentrer sur scène, les coordinatrices du spectacle en lien entre elles et avec la régie grâce à des talkies-walkies,
mais surtout l’équipe des décors. Equipe qui a d’ailleurs la curieuse manie, en plus d’être habillés entièrement de noir, comme s’elle ne voulait pas qu’on la voit, de ne pas porter de chaussures ce qui
rend leurs déplacements en chaussettes, noires bien sûr, très discret !
Et les murs sont parcourus par de longues cordes, indispensables au maniement du matériel
suspendu au-dessus des acteurs, choristes et musiciens. Mais ce ne sont pas les seules
marques de matériel de pointe utilisés sur scène, le sol de la scène même est parcouru de …
scotch. Je ne parle pas de la boisson même si les acteurs en descendent une quantité
remarquable sur scène mais bien des bouts de papier colorés qui servent à marquer les
repères pour les changements de décors.
Il est enfin temps de se diriger vers l’endroit désigné par le titre de cet article, l’espace à
l’arrière du théâtre qui accueille les loges. En tout, il y a le rez-de-chaussée et un étage,
dirigeons-nous en premier lieu vers l’étage. On y trouve un grand salon avec canapé, sièges
et miroir mais aussi quelques pièces annexes utilisées comme loges. Ici s’entassent tous les
musiciens, danseurs et choristes. La pièce est rarement vide au vu du nombre de personnes qui ont établi
leurs quartiers ici.
Nous avons aussi récolté quelques impressions des personnes présentes dans cette salle. Et
si tout le monde s’accorde à dire que les décors, la régie ou encore le spectacle de manière
plus globale va être superbe, il y a quelques différences de ressenti. Par exemple, le rock a un
peu plus d’appréhension que les autres, la scène est plus petite que prévu et vu qu’ils
viennent juste de découvrir leurs masques ils ne se sont pas entraînés avec la visibilité
réduite de ce dernier. Les choristes sont éblouis devant le travail global en disant, je cite
« On a les futurs Luc Besson du théâtre ». Et enfin, les musiciens doivent sûrement être
l’équipe la plus détendue de tous, qui une fois les problèmes de balance réglés donnent
l’impression de s’amuser à jouer entre copains.
Et enfin le meilleur pour la fin, ce que vous attendiez tous je pense : la partie dédiée aux
acteurs chanteurs. Eux ont trois loges, une pour les femmes Marie, Julie et
Chiara, une pour Mattias et Matis et une pour Félix, Rémi et Maxime. Les loges sont aussi
souvent utilisées par les maquilleuses et les costumières pour prendre soin des acteurs.
Dans ces loges on retrouve tout ce qu’il faut : une penderie pour les vêtements civils et
costumes, une immense glace et un évier pour se maquiller mais aussi des enceintes qui
retransmettent en direct le spectacle qui se joue sur les planches pour savoir quand il faut se tenir
prêt à entrer en scène.
L’ambiance chez les acteurs est sans aucun doute la plus hétérogène : certains remercient du fond du cœur toute l’équipe de préparation et n’ont qu’une hâte, celle d’y être, d’autres appréhendent leur réaction au stress pour demain et les derniers voient enfin la fin du tunnel où ils pourront avoir de
vraies nuits et ne plus se réveiller en stress pour la CoMu.
Mais que s’est-il passé en ce J-1 à part la visite des coulisses et du théâtre ? Et bien comme dit
plus haut il faut acheminer le matériel, réaliser les balances son, répéter les danses,
mettre en place CNT ou encore programmer les lumières. Mais il y avait aussi une répétition
de certaines scènes, le test du maquillage, la mise en place du scotch des décors et
l’entraînement de l’équipe des décors. Toute cette mise en place a pris la majorité de la
journée et ce n’est que quand le soleil a commencé à se coucher que tout le monde a finalement pu
rentrer chez soi pour se préparer pour le grand jour.
Jour-J
Théâtre de Rezé, début d’après-midi.
Toutes les personnes en lien avec le spectacle arrivent. Tandis que les acteurs, musiciens,
danseurs vont se changer et se maquiller, la régie, CNT et l’équipe des décors se mettent déjà au travail. On vérifie que tout est là, on prépare les micros et les caméras, on donne les consignes et on fait une répétition des changements de décors.
Puis vient le moment de l’échauffement et des répétitions pour les artistes. Chaque groupe se prépare de manière différente : par exemple les acteurs chanteurs ont tendance à se regrouper pour échauffer leur voix ensemble. L’après-midi de la première représentation est le plus important, avec un filage général en conditions réelles, tandis que le deuxième jour tout le monde répète en fonction des besoins de la mise en scène et de la technique pour de menus ajustements. C’est-à-dire que les scènes ou morceaux répétés en priorité sont ceux que les coachs ou respos de pôle demandent à revoir pour affiner ou ceux pour lesquels Anatole doit vérifier les réglages. Certaines modifications, de technique ou de script, sont même apportées à la dernière minute. Et CNT fait le travail de CNT, c’est-à-dire essaye de faire en sorte que tout fonctionne dès le début.
Avant l’effort final, le réconfort. Après une après-midi de mise en place, le repas arrive enfin.
C’est l’occasion de manger tous ensemble à l’extérieur du théâtre et sous la pluie. Tout le
monde est là, CNT, les acteurs, les musiciens, l’équipe des décors, les danseurs, etc…
Puis tout le monde commence à rentrer et l’ambiance change, CNT se met à courir entre les
caméras, la salle est vidée, l’équipe des décors se prépare, tout le monde se refait une
beauté, l’occasion d’échanger les dernières blagues pour décompresser comme ils peuvent.
Les acteurs s’isolent, s’échauffent et se préparent. Des oreillettes et talkies-walkies sont pris par
toute personne qui en aurait besoin, les micros sont installés et vérifiés, la régie fait ses derniers
réglages. Gladys, Maëlle et Anatole se munissent d’intercoms pour communiquer entre la
régie et les coulisses pour synchroniser les fins de changement de décors avec les fins de
noirs, ainsi que d’autres détails de mise en scène liés au changement des tableaux de lumière
et aux réglages du son ; nos trois responsables y passeront le spectacle entier. Les danseurs
et choristes sont aussi dans leurs bulles de concentration presque indifférents à l’effervescence ce qui les
entoure. Les sourires disparaissent des visages, tout le monde se remémore les moindres
instants du spectacle.
Puis le public rentre dans la salle. A cet instant, la scène est prête, les musiciens finissent de
se mettre en place et ce n’est que deux minutes avant le lever de rideau que les acteurs
sortent de leurs préparations, presque tous sont dans leur bulle, imperturbables. Seules les
personnes qui restent dans les loges, comme les costumières, semble plus détendues.
Le rideau se lève et le spectacle commence. Pendant les trois premières scènes du spectacle l’action s’enchaîne sans que les visages ne se décrispent. Puis peu à peu, alors que le spectacle se déroule à merveille la pression redescend un peu, des sourires commencent à apparaitre, les regards se détachent du sol et les premières conversations arrivent.
Tout le monde parle à voix basse, non pas que les murs n’isolent pas du bruit, bien au
contraire. Mais presque toutes les portes sont ouvertes, seule une porte sépare la scène des
coulisses. Un sas est présent avant ces dites portes, il est en permanence plongé dans la demi
obscurité pour ne pas éclairer la scène tout comme les portes sont retenues pour ne pas
claquer. Cette mince séparation entre la scène et les coulisses constitue un espace où
presque quiconque qui le traverse passe d’une concentration extrême à un état plus
décontracté, enfin autant que l’on peut l’être quand on est un acteur principal de la pièce.
A la fin de chaque passage sur scène on félicite ceux qui sortent d’un applaudissement
silencieux si l’on est sur le bord de la scène ou d’une parole si l’on est en coulisses. Les
danseurs ou choristes montent soit dans les loges du haut, soit se placent dans un coin de l’autre
côté des loges acteurs. Ces mêmes acteurs restent le plus souvent en bord de scène mais
sinon ils vont souvent dans leurs loges pour pouvoir s’hydrater, se recoiffer ou même aider
un de leurs camarades à s’habiller. Enfin, c’est quand ils ont le temps car ils peuvent ne pas
l’avoir et dans ce cas là les changements de costume de bord de scène peuvent être
sportifs.
Vous comprenez mieux pourquoi dans les coulisses tout le monde regagne sa loge ou
s’écrase contre le mur dès qu’une scène est finie.
D’ailleurs en parlant des changements de costumes, si vous ne l’aviez pas remarqué au cours
du spectacle, lors du deuxième bal plus précisément, Etienne a sa veste avec des bandes
dessus. Non, l’équipe ne dispose pas de deux vestes différentes mais par contre elle dispose
de fils et d’aiguille. Donc pendant que Marcel et Diane parlent de partir en Italie, les
costumières s’activent en coulisse pour coudre les bandes.
Malheureusement pour les costumières si cette étape s’est très bien passée lors de la
première représentation. Lors de la deuxième la bande n’était pas cousue à un seul côté de la
manche mais bien au deux, donc impossible de passer le bras. Par contre grâce à
l’organisation des couturières qui savaient exactement où et dans quelle loge était chaque
objet pouvant servir. Elles ont pu mettre la main sur le scotch double face en un instant et faire en sorte de ne pas prendre de retard.
Nous voilà déjà à l’entracte. Il est temps pour les artistes et la plupart du staff de prendre
quelques minutes de repos, l’ambiance se relâche. C’est un moment de décompression dans
les coulisses mais aussi sur scène. On évoque les loupés qu’il y a eu pour évacuer la frustration et
échange des encouragements et félicitations pour repartir confiants pour l’acte deux. On prend aussi quelques instants pour se dégourdir les jambes et s’hydrater pour les musiciens.
Par contre tandis que certains se reposent d’autre continuent de s’activer comme l’équipe des
décors qui doit préparer la scène ou encore la régie qui fait des tests son et micro en fonction des erreurs qu’il y a eu au premier acte afin de proposer un dénouement sans faute.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, y compris cet entracte. Comme pour le début de
la pièce environ deux minutes avant que le rideau ne se lève de nouveau tout le monde
replonge dans une concentration maximale. Cette fois sans s’isoler dans une pièce pour les
acteurs ce qui prouve que même si l’ambiance était plus détendue chacun était encore sur
ses gardes et prêt à reprendre son travail à n’importe quel moment.
Laissons un peu la CoMu pour se diriger vers la régie de CNT. Là-bas, l’ambiance est beaucoup plus détendue que dans les loges, on se permet même de danser pendant les chansons. Bon on travaille quand même un peu en faisant un prémontage du spectacle. Par contre malgré l’installation en un temps record, aucun gros souci technique n’est à déplorer.
Une chanson plus tard nous revoilà déjà dans les coulisses, et déjà la pression se fait moins
forte. Que ce soit les acteurs, danseurs ou choristes la pression est redescendue bien plus vite
que pour l’acte un. Bien sûr la concentration reste présente, on ajuste les détails, par
exemple le chœur se concertant pour battre la mesure ensemble.
Mais si la pression diminue de plus en plus dans les coulisses, intéressons-nous au bord de
scène qui reste sous tension. De chaque côté de celle-ci on peut retrouver une partie de
l’équipe des décors, les acteurs qui doivent se tenir prêts mais aussi Gladys (avec en soutien Isaac), qui fait dérouler un script annoté en parallèle de l’avancement de la pièce pour assurer les transitions entre scènes, entre les changements de décors, les entrées d’acteurs, la fin des musiques d’ambiance du groupe Zik durant les noirs et les échanges fréquents avec la régie.
Et plus la pièce approche de la fin, plus on s’amuse en coulisse. Quelle erreur de laisser des
chariots à roulettes à porter de vue ! Par contre tout le monde garde une oreille attentive sur
le spectacle et quand la fin approche ils prennent tous la direction des bords de scène pour
le grand final. Et tout le monde, costumières, acteurs, équipe des décors, danseurs, coachs,
choristes, réalisatrices, etc… s’élance sur scène pour danser ensemble et clore de manière
superbe cette tragédie.
Chère lectrice, cher lecteur, nous voici à la fin de cet article consacré aux coulisses de la
CoMu. J’espère que ce tour des loges et des différents pôles vous a plu. J’espère, malgré la
faible qualité des photos, avoir pu trouver les mots justes pour vous transmettre au mieux ce
qui se passait loin des yeux du public. Et pour les plus voraces de CoMu d’entre vous
sachez que d’autres articles sont en préparation. Et sur ce je vous dis, à très bientôt !