Option Génie Civil & Construction Durable (GC2D)
Quantité de travail : 8/10 (2 réponses)
Page officielle de l’option
C’est quoi ?
Le Génie Civil c’est principalement la conception et la réalisation de tous les ouvrages que tu vois autours de toi. Tu as l’âme d’un bricoleur ? Tu veux concevoir ou construire les villes de demain ? Ou tu cherches peut-être juste une option menant à un métier moins routinier et en plein air contrairement à la plupart des autres. Alors l’option Génie Civil est peut-être faite pour toi.
Au cours de l’année, tu travailleras sur les deux côtés du génie civil : à savoir la conception d’ouvrage qui mène à travailler en bureaux d’étude (une minorité d’entre nous) et la construction à proprement parlé qui mène aux métiers du chantier : conduite de travaux, maîtrise de risques, méthodes (la majorité). Tu resteras cloitré-e dans la salle c09 pendant 7 mois en alternant des cours parfois passionnants et des projets plutôt intéressants. Concernant les cours, bienvenu dans l’option BETON (oui tu en connaitras tous les aspects). Cette option sans savoir vraiment pourquoi est très réputée en France mais le travail y est aussi intense, et tu connaitras des périodes de révisions juste avant les DS pendant que tes potes de Phycité et de ville numérique seront en train de faire la fête…
C’est qui ? (Les élèves)
Il s’agit d’une classe très hétérogène composée de 13 centraliens, qui n’ont plus ou moins jamais entendu le mot « banches » ou « acrotère » avant, auxquels s’ajoutent 14 DD. Ces derniers ne sont pas des néophytes du béton et ont souvent déjà passé un ou deux ans dans le département génie civil de leur université d’origine.
Bref, tout ça pour dire que quand la moitié de la classe en PLS peut dire « je me suis encore fait poutré à ce DS », l’autre moitié de la classe s’exclame « c’était des barres ce DS ».
Autre détail : comparé aux préjugés du milieu, 40% des élèves sont des femmes.
C’est qui ? (Les profs)
Enseignants chercheurs ou intervenants extérieurs, leurs cours sont aussi très variés : on passe de profs intransigeants (portables interdits en cours) mais pédagogues à des profs plus laxistes mais parfois ennuyants. Les quelques doctorants que nous rencontrons sont de très bons pédagogues et très aidants.
L’option n’est pas très bien organisée (depuis plusieurs années du moins : on a l’espoir que ça change) et beaucoup de cours sont annulés au dernier moment (coucou l’OB) ou au contraire rajoutés (Ouch !) et l’on a le droit à des redites ou au contraire à l’étonnement du prof qui voit qu’on a pas encore vu ce cours.
[NDLR : pour rappel, cet article a été écrit en 2018 et publié en 2019. L’organisation s’est donc améliorée depuis 😉 ]
Contenu des cours
L’année est divisée en 3 périodes même si à chaque fois, on se retrouve souvent avec le même prof et la même matière cachée sous un autre nom.
On commence l’année avec un cours de calcul pratique des structures (comprenez résistance des matériaux), cours complet et bien expliqué où l’on apprend surtout à calculer des moments et des efforts le long d’une poutre, résultats que l’on réutilisera tout au cours de l’année.
On entame dans le même temps un cours de béton où l’on étudie les caractéristiques du ciment et la prise du béton en détail avec un prof intransigeant mais passionnant, ainsi que l’aspect plus pratique de réalisation et de mise en place du béton sur le chantier sous forme de diapos et de kahoot avec un doctorant et enfin un cours sur l’aspect durabilité du béton très poussé dont on retiendra surtout que les polys sont autorisés au DS. Ce cours se continue au deuxième semestre avec le béton armé (c’est-à-dire l’ajout de barres d’acier au béton pour palier la faible résistance en traction du béton) et notamment le calcul des armatures en métal à mettre dans une poutre. Enfin au troisième semestre, on étend les armatures aux dalles, poteaux, etc comme si les poutres ne nous avaient pas suffi et on finit donc avec un petit projet où l’on est chargé de ferrailler tout un immeuble.
On commence aussi un cours sur les roches (cours de connaissances) et sur le sol (cours théorique sur le tassement du sol, l’écoulement de l’eau dans celui-ci, etc), la partie sol étant un peu moins intéressante. Fort heureusement, les TD dirigés par un doctorant sont presque auto-suffisants (c’est donc le moment de te faire des amis qui signerons pour toi en cours). Le cours de roches plus passionnant permet de connaitre les types de roches, leurs caractéristiques et leurs utilisations. Pour la deuxième période, le cours se transforme en cours de géotechnique où l’on étudie tout ce qui est lié aux fondations des bâtiments dans le sol avec le premier rof (Ouch). On enchaîne pour la troisième période avec un cours d’ouvrage souterrain où les profs alternent et on a le droit de découvrir les tunneliers : gigantesques machines pour creuser les tunnels ainsi que le creusement à l’explosif.
A ces cours principaux s’ajoutent des TP de modélisation sur quelques logiciels (REVIT, CAST3M, ROBOT), des cours de parasismique (avec un prof passionné), sur les matériaux, sur les routes (avec des intervenants extérieurs).
Les projets
Les projets sont pour la plupart à réaliser en autonomie (et souvent sur son temps libre pour enfin le finir la veille de l’oral).
Cela commence par un projet de construction d’un pont en bois faisant suite à un cours de 4h sur le bois (et oui on ne voit pas que le béton finalement !). On doit déterminer le bois adéquat, comment il est mis en place, ses caractéristiques au feu, etc…
Un projet de recherche avec des doctorants nous est ensuite demandé. Ce projet est surtout là pour essayer de recruter les futurs doctorants du laboratoire de Génie civil (le GeM) étant donné que le peu de temps accordé ne permet pas de maitriser le sujet. Pour exemple, il nous était demandé de coupler solide et liquide en modélisation d’éléments finis et c’était plutôt un aperçu des éléments finis au final sans commencer la programmation.
Ensuite, avec Bouygues, nous effectuons un projet d’étude de prix (nous devons calculer le coût matériel et de main d’œuvre d’un immeuble d’habitation). Ce projet est intéressant par son aspect pratique car il est fait par des intervenants de Bouygues.
Enfin le gros projet de l’option (toujours avec Bouygues), c’est remplacer un collège, projet qui a été réellement fait au Mans. Les archis réalisent le plan du nouveau collège et c’est à nous de prévoir sa planification (pour démolir l’ancien et reconstruire le nouveau tout en s’assurant qu’il est fonctionnel pendant cette phase), son dimensionnement, son prix, etc. Ce projet, c’est l’aboutissement de l’année et ça se passe la dernière semaine de cours (oui on t’a dit l’option est mal organisée).
L’option dans le milieu de BTP
Comparé à ce que l’on pourrait croire, malgré un enseignement qui laisse parfois à désirer, l’option GC de Centrale Nantes est très reconnue en France notamment grâce au laboratoire Gem et les stages sont faciles à trouver. L’école est connue des ténors du BTP (Vinci, Bouygues, Eiffage). Les stages sont variés : Conduite de travaux, bureau d’étude, recherche, maîtrise de risque, immobilier. Les TFE sont la plupart du temps des stages de pré embauche et les premières années du métier sont des années de formation (cas de la conduite de travaux). Un CME sur le chantier est fortement conseillé, penses-y donc dès maintenant !
Conclusion
Au final, tu ressortiras de l’option GC fort de connaissances théoriques solides, d‘un savoir-faire inégalé et surtout d’un esprit d’équipe mis à l’épreuve ! Bon j’arrête le pipo, on n’est pas à Audencia non plus. Globalement, même si certaines périodes sont difficiles (du fait de la difficultés à suivre les cours et de la mauvaise gestion de l’option), nous sommes dans l’ensemble satisfaits de l’option (enfin pas tous). Et la théorie que l’on a essayé de nous apprendre semble assez loin de la réalité sur le chantier qui s’apprend sur le tas (la plupart d’entre nous faisant nos stages en conduite de travaux).
Les plus
- Une option complète : tout est abordé (mais pas approfondi)
- Nombreux débouchés
- Certains cours sont passionnants
- Beaucoup de projets
Les moins
- Certains professeurs sont peu pédagogues
- Peu d’entente entre les profs, cours annulés/déplacés au dernier moment
- Beaucoup de cours
EDIT : Cet article a été modifié afin de retirer des passages contraires à la charte de déontologie du journal. Si nos plus vieux lecteurs, qui se souviennent de la première version publiée sous papier, sont choqués de ce choix, nous nous en excusons.